Mon Dieu !
novembre 22, 2008

– Mon Dieu ! n’êtes-vous pas mes plus chers intérêts ! croyez-vous qu’il n’y aura pas pour moi du bonheur à me dire au coin de mon feu : Natalie arrive ce soir brillante au bal chez la duchesse de Berry ! en se voyant mon diamant au cou, mes boucles d’oreilles, elle a ces petites jouissances d’amour-propre qui contribuent tant au bonheur d’une femme et la rendent gaie, avenante ! Rien n’attriste plus une femme que le froissement de ses vanités, je n’ai jamais vu nulle part une femme mal mise être aimable et de bonne humeur. Allons, soyez juste, Paul ! nous jouissons beaucoup plus en l’objet aimé qu’en nous-même.
– Mon Dieu ! que voulait donc dire Mathias ? pensait Paul. Allons, maman, dit-il à demi-voix, j’accepte.
– Moi, je suis confuse, dit Natalie.
Solonet vint en ce moment pour annoncer une bonne nouvelle à sa cliente, il avait trouvé, parmi les spéculateurs de sa connaissance, deux entrepreneurs affriolés par l’hôtel, où l’étendue des jardins permettait de faire des constructions.
– Ils offrent deux cent cinquante mille francs, dit-il ; mais si vous y consentez je pourrais les amener à trois cent mille. Vous avez deux arpents de jardin.
– Mon mari a payé le tout deux cent mille francs, ainsi je consens, dit-elle, mais vous me réserverez le mobilier, les glaces…
– Ah ! dit en riant Solonet, vous entendez les affaires.
– Hélas ! il faut bien, dit-elle en soupirant.
– J’ai su que beaucoup de personnes viendront à votre messe de minuit, dit Solonet en s’apercevant qu’il était de trop et se retirant.